Comment nous avons décidé de lancer une campagne de crowdfunding ? Partez à l'aventure en vous faisant financer / partie 1

in #fr6 years ago (edited)

Hello tout le monde ! L'an dernier je suis partie avec mon ami 5 mois en Australie à l'aide d'une campagne de crowdfunding (financement participatif). Ainsi nous sommes partis réaliser des missions de bénévolat, dans un pays étranger, en nous faisant financer notre séjour. Une belle histoire me diriez-vous ! Pourtant, de l'idée au développement du projet, il y avait un grand pas. Je tenais à vous raconter cette histoire et surtout, n'oubliez pas de croire en vos rêves, OSEZ !

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Un soir, je suis rentrée du travail à Clichy (92), dans l’appartement que j’occupe avec Alexis, mon conjoint, comme tous les soirs. Pas totalement satisfaite quand à mes performances au travail ces temps-ci, je sens un certain ralentissement de mon activité et une certaine lassitude.

Alexis, alternant en Gestion de Patrimoine dans une grande banque Française, vient d’apprendre que son contrat ne sera pas renouvelé en CDI. Une déception qui va vite se transformer en aubaine pour changer nos vies en l’espace de quelques mois.

« Je suis en train de me renseigner pour tenter un Working Holiday, pour travailler en Australie », me dit-il lorsque je rentre. Au début surprise, je saute de joie. Comme si en l’espace d’une seconde j’étais délivrée de mon quotidien et que je pouvais de nouveau me permettre de rêver quand à mon avenir. « ça te tente qu’on parte ensemble ? A la fin de mes études j’ai voulu me lancer mais j’ai arrêté mes démarches. Seule je manque de motivation ». Alexis m’accueille bras ouverts dans cette aventure.

La décision ne pouvant être prise du jour au lendemain, nous avons soigneusement choisi la destination de l'Australie. Nous en avons parlé à notre entourage, bien d’anxieux, ils nous ont encouragés à tenter l’aventure. J’ai de mon côté déposé mon préavis à mon travail, un préavis de 3 mois qui allait nous laisser suffisamment de temps pour mettre en œuvre notre voyage.

La demande de Visa et la prise des billets s’est faite dans la foulée. Pour des raisons budgétaires nous avons décidé de partir de l’aéroport de Bruxelles. Nous avons fixé rapidement la date du 18 octobre 2017, 18 jours après la fin de mon contrat de travail, ce qui nous laissait suffisamment de temps pour les derniers préparatifs.

Chargée de Recrutement pour des profils Ingénieurs, j’ai continué à travailler jusque fin septembre, la tête en Australie. J’ai reçu un candidat en entretien qui venait de terminer un Working Holiday dans ce pays. Il m’a parlé de ses expériences en qualité de bénévole au profit des kangourous, dans un refuge au nord de l’Australie. Perdant légèrement de mon professionnalisme, je me suis intéressée à ces expériences et je voulais tellement réaliser moi aussi des actions de bénévolats en faveur des animaux.

« J’ai rencontré un candidat aujourd’hui qui a travaillé dans un refuge pour kangourous blessés. Ça m’a tellement ému, je ne savais pas que l’on pouvait faire cela en Australie. Dommage de devoir travailler au minimum 4 mois au même endroit, ça va être difficile de faire du bénévolat, mes finances ne me le permettront pas », ais-je lancé innocemment à Alexis en rentrant du travail.

Cette phrase n’était pas passé dans l’oreille d’un sourd, je ne pensais pas que cette rencontre allait faire basculer notre aventure en Australie. Le lendemain, Alexis sur-excité, me propose de réaliser mon rêve :

  • « ça te tente de réaliser uniquement des missions de bénévolats en Australie ? Je te propose de créer un projet en faveur de l’environnement et des animaux. Un projet que l’on mènera de A à Z, ce sera notre bébé et notre objectif en Australie. On lance une cagnotte de crowdfunding sur un site de financement participatif. On demande aux particuliers de nous financer, mais également on cherche des entreprises qui puissent nous sponsoriser. Le crowdfunding c’est l’avenir, ça fonctionne ! »

Gênée par cette proposition, je pense que ma réaction n’était pas celle attendue.

  • « On ne va pas quand même pas demander aux gens de nous financer. C’était à nous de mettre suffisamment d’argent de côté. Là il est trop tard, on est à 1 mois et demi du départ, trop tard pour mettre de l’argent de côté et trop tard pour se faire financer. Je n’ai aucune envie de m’afficher sur internet et de quémander de l’argent ».

Par pudeur, en deux phrases j’avais détruit son idée, idée qui au départ était pour m’aider à réaliser un rêve.

  • « Tu t’en moques du regard des autres. On ne quémande pas de l’argent, on tente de lancer un projet. Si tu crées une entreprise et que tu refuses toute aide de l’Etat, tu ne feras rien. C’est la même chose. C’est un projet associatif. On tente on ne sait jamais, ose un peu ».

Un peu vexé, Alexis a commencé à se renseigner sur les possibilités de bénévolat en Australie tout en commençant à rédiger notre profil sur le site de financement participatif « Globe Dreamer », spécialisé dans les voyages. De mon côté, j’étais tellement obsédée par le regard des autres que je refusais de réfléchir au bien fondé du projet.

Pourtant, en surveillant ses actions et en ne voulant pas que mon nom sur Globe Dreamer soit mal utilisé, je l’ai aidé à cadrer le projet en me renseignant sur les problématiques environnementales en Australie afin de vérifier la faisabilité du projet. Mais je l’ai prévenu :

  • « On fait le projet, mais moi je n’afficherai pas et je n’en parlerai à personne. Ne crois pas que les personnes de ma famille vont me donner de l’argent pour ça ! »

Voilà qui était dit, je voulais me lancer dans ce projet, sous réserve de sa faisabilité, mais sans le communiquer à mes proches.

J'ai effectué des recherches sur l'Australie et j’ai découvert que les problématiques environnementales étaient bien réelles dans ce pays. J’ai lu passionnément des articles sur la menace d’extinction des espèces sous-marines, sur les difficultés des Australiens à conserver leur environnement intactes et sur les difficultés de réadaptation des animaux orphelins. La cause est réelle, justifiée, et les offres de bénévolats sont fort présentes, j’ai donné mon accord à Alexis pour la mise en ligne du projet tout en continuant à me renseigner sur la spécificité des animaux et de la nature Australienne.

De son côté Alexis a déterminé le budget préconisé pour la cagnotte.

  • « Pour faire des économies, acheter un van est la meilleure solution. On peut en trouver pour 3 000 euros. Si nous voulons commencer notre voyage à Perth et le terminer à Cairn, nous allons parcourir environ 10 000 kilomètre ce qui fait 800 euros d’essence. Il faudra 800 euros pour financer l’alimentation. Sachant que 8% de la cagnotte sera reversée à Globe Dreamer, on demande 5 000 euros. Les billets d’avions et les assurances se financeront sur notre argent personnel ».

J’ai validé ce calcul, trouvant que l’utilisation de l’argent était équitable et respectueuse des personnes qui nous financerons. Mais pourquoi ne pas demander plus d’argent en cas d’imprévus ?

  • « Si nous demandons 5 000 euros, nous allons devoir récolter au minimum 3 500 euros, sinon la totalité de la cagnotte sera reversée aux donateurs. Soyons un minimum prudent pour valider la cagnotte » préconise Alexis.
    Sachant cela, j’ai de plus en plus de difficultés à croire en la validation de la cagnotte.

Alexis a débuté seul ses actions de communications en espérant que je change d’avis avec le temps :

Finalisation du profil Globe Dreamer pour mettre en ligne la cagnotte, communication sur sa propre page Facebook et sur son réseau LinkedIn, création de la page Facebook officielle The Australian Dream, choix du nom du projet et finalement communication personnelle à destination de sa famille et de ses amis, Alexis n’a peur de rien. « On tente on verra bien » me répète t-il.

Le lendemain de la mise en ligne de la cagnotte de crowfunding, Alexis m’annonce qu’il a eu une conversation téléphonique avec Martin, directeur du site Globe Dreamer, qui l’a guidé dans la bonne direction pour valider la cagnotte.

  • « Il peut nous trouver un partenariat avec Avi, une société d’assurance. Si nous adhérons à leur assurance, ils peuvent nous sponsoriser. Je vais contacter d’autres entreprises pour leur proposer un partenariat. J’ai pensé également contacter la presse pour qu’ils parlent de notre projet et pour qu’ils proposent aux particulier de nous aider ».

Si nous passons dans la presse mon projet ne serait plus secret. Mais pensant cette action irréalisable j’ai laissé Alexis débuter ses démarches.

  • « Et je t’annonce que nous avons déjà 120 euros dans notre cagnotte, en un jour ! »
  • « 120 euros déjà ? Qui a donné ? »
  • « Ma mère … »
  • « Ta mère normal ! »
  • « Joanna et Benji également »
  • « Joanna et Benji ? »

Mes premiers amis dans mon réseau personnel avaient pris connaissance du projet par l’intermédiaire d’Alexis et nous avaient donné un coup de pouce généreux. J’étais à la fois gênée et tellement reconnaissante.

  • « Bon, je vais parler du projet sur mon profil Facebook. Mais uniquement sur Facebook, je ne veux pas que mes collègues aient connaissance du projet ».

Le lendemain de la mise en ligne du projet sur mon compte personnel Facebook, Alexis m’envoi un message : « Ta mère et une certaine Pauline Z nous ont fait un généreux don dans la cagnotte ». Ma cousine et ma mère, je n’en revenais pas. Les premières personnes de ma famille à nous aider. « Et nous avons 350 euros en deux jours », rajoute t-il en me narguant.

J’ai remercié gracieusement ma mère et ma cousine pour leur don. Ma cousine m’avoue que ce projet aurait plu à ma tante Josette, décédée il y a quelques mois, et que cette pensée était à l’origine de son don. Emue face à cette révélation, je me décide enfin à m’investir dans ce projet et à donner un sens à chacun des dons. Me voilà totalement intégrée à l’aventure The Australian Dream.

  • « Je vais écrire un petit post sur le projet sur mon compte LinkedIn. Je me fiche totalement du regard de mes collègues, ils penseront ce qu’ils veulent. Je veux qu’on réussisse à avoir au minimum 3 500 euros », dis-je en surprenant totalement Alexis.

  • « Ah bah enfin ! », répond Alexis.

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