Symboles du printemps au Québec :Erythrone d'Amérique et trille rouge

Au printemps, lorsque j'étais enfant, je repartais avec bonheur explorer la forêt. Deux plantes représentaient pour moi l'éveil de la nature après nos longs hivers québécois.

D'abord, l'érythrone d'Amérique que nous surnommons aussi langue de serpent ou ail doux. Elle pousse principalement dans les érablières. Je dénichais souvent de grandes talles d'érythrone, ce qui faisait mon bonheur. Je confectionnais alors de gros bouquets que je ramenais à ma mère. Les fleurs jaunes présentent des étamines fourchues. Quant aux feuilles, elles ressemblent à celle de l'ail des bois, mais n'en ont pas le goût. D'ailleurs, c'est ma mère qui nous avait montré que les bulbe se mangeaient, à petites doses toutefois, car elles ont une action vomitive. Les bulbes étaient difficiles à sortir de la terre et la tige nous restaient dans les mains. Alors, je me contentais de sucer la tige sucrée. Cette belle du printemps abondent dans les bois, mais la partie aérienne disparaît rapidement avant l'été.

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Des années plus tard, j'ai lu que les Amérindiens utilisaient les feuilles fraîches en cataplasme pour soulager les enflures et accélérer la cicatrisation des ulcères.

Dans notre forêt, nous trouvons aussi la trille rouge ( Trilium erectum ), l'une des 4 espèces qui existent au Québec. On la retrouve dans tous les types d'érablières, mais aussi dans les forêts mixtes.

Ma mère ne raffolait pas que nous lui en rapportions de gros bouquets et nous sermonnais doucement de ne pas en ramener plus! C'est que cette grande fleur solitaire à 3 pétales rouges sang, dégage une odeur de viande pourrie! Ce n'est que quelques années plus tard que j'ai appris c'était sa stratégie pour attirer les pollinisateurs. Son nom anglais est d'ailleurs plus révélateur : stinking Benjamin, ill-scented Trillium et wet-dog trillium, pour ne nommer que ceux-là.

Malgré son odeur, la trille était utilisée en médecine amérindienne traditionnelle. Son nom en abénaquis est dzidziz, qui signifie bébé, parce qu'elle était employée pour traiter les maladies de la petite enfance, mais aussi pour aider les divers maux féminins entre autre pour aider les accouchements (action astringente des organes utérins), soulager les menstruations abondantes, réduire les hémorragies internes et les troubles pulmonaires.

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