Le feedback comme levier à l'apprentissage

Je me souviens lorsque ma mère déposait devant nous le plat qu’elle nous avait préparé pour le souper. Elle nous demandait alors : « Et puis, est-ce que c’est bon? ». D’accord, j’étais jeune et je savais que je DEVAIS dire que c’était délicieux. Je n’étais à l’époque pas outillée pour faire une rétroaction digne de ce nom. Ça me fait sourire de penser à ce que je répondrais en tant qu’adulte. Ne pas vous méprendre, ma mère était une EXCELLENTE cuisinière. Ma réponse d’aujourd’hui serait par contre plus nuancée, plus précise.  

Que ce soit pour apprendre à faire du ski, apprendre à cuisiner, à enseigner en classe ou même à connaître l’opinion de nos proches à l’égard de nos compétences, le meilleur levier permettant de s’améliorer et d’apprendre, c’est le feedback, ou en bon français, la rétroaction.
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Aujourd’hui, j’enseigne au primaire. La rétroaction fait partie de mon quotidien car c’est l’intervention que je privilégie pour accompagner mes élèves dans leurs apprentissages, les amener à s’améliorer. Aussi, laissez-moi vous en tracer les grandes lignes.    

Qu’est-ce que la rétroaction?  C’est l’information transmise entre celui qui enseigne et l’apprenant, qui a pour but d’améliorer et de développer une compétence. L’intention est aussi de réduire l’écart entre la situation initiale et la situation souhaitée. C’est donc un levier important de l’apprentissage.    Donner une rétroaction implique également qu’un lien de confiance est établi entre l’apprenant et l’enseignant. Ce lien de confiance est essentiel au déclenchement du processus d’analyse de  l’apprenant qui manifestera alors davantage d’écoute lors des explications et procédera plus aisément à une recherche de sens.   La capacité de l’apprenant à recevoir la rétroaction et la capacité du formateur à donner la rétroaction sont deux éléments essentiels dans le processus d’apprentissage. La façon dont la rétroaction est présentée est aussi importante que l’information en soi.     

Pour que la rétroaction soit efficace, il faut également tenir compte des quatre principes fondamentaux suivants: 

1. Elle doit être spécifique : Le formateur doit avoir en tête l’objectif à atteindre et morceler les étapes pour y accéder.
2. Elle doit être sélective : Afin d’éviter la surcharge d’information, il importe que la rétroaction soit brève et précise.
3. Elle doit être constructive : L’apprenant doit être convaincu qu’il a les compétences pour s’améliorer, aussi, le formateur s’assurera que chaque étape soit atteignable pour lui.
4. Le formateur doit être ouvert à la discussion : Le formateur doit employer un ton positif et neutre, encourager l’apprenant et ne pas hésiter à discuter et clarifier les incompréhensions. Il est parfois difficile de recevoir une rétroaction et le formateur doit en tenir compte en adoptant une attitude ouverte et rassurante.   

Pour conclure, la recherche en éducation semble démontrer que la rétroaction est un des facteurs les plus efficaces sur la réussite des élèves, tel que le mentionne John Hattie dans la méta-analyse Visible Learning. Il faut toutefois être conscient qu’il importe que cette rétroaction soit réalisée de la bonne façon pour être bénéfique, comme je le mentionne précédemment dans cet article.    

C’est toujours un plaisir de partager avec vous mon intérêt pour la réussite éducative!    

Bien à vous,  

Greenvago     

Références 

John Hattie. Méta-analyse. Visible learning. https://visible-learning.org/fr/   

Comment donner une rétroaction efficace aux étudiants (2016)  http://www.profweb.ca/publications/articles/comment-donner-une-retroaction-efficace-aux-etudiants