Un Schpountz québécois pour cette adaptation du film de Marcel Pagnol

in #fr5 years ago

On voit de plus en plus d’adaptations de films culte à la scène théâtrale. Pour celle du Schpountz de Pagnol qui est présentée au théâtre du Rideau Vert, Emmanuel Reichenbach a transposé toute l’action et les références au Québec. Le résultat qui fait place à beaucoup d’autodérision est drôle et divertissant. Si Rémi-Pierre Paquin dans le rôle-titre a du mal à concurrencer le génial Fernandel, sa prestation est très honorable et le spectateur passe un moment des plus agréables avec bien des occasions de rires et de sourire.
47022754484_cf7634740d_o.jpg

Le Schpountz © Photo de courtoisie

« Un artiste, c’est juste un Schpountz qui a réussi » déclare l’oncle de Théo (très bien interprété par Raymond Bouchard) à la fin de la pièce. Mais cet happy end ne va pas de soi pour ce récit qui commence un peu comme Le diner de con.

Car il s’agit d’une farce qu’une équipe de cinéma a l’habitude de faire aux naïfs qui s’imaginent non seulement être capables d’exercer le métier d’acteur, mais en plus d’y avoir du talent.

De passage dans un village de la Côte Nord, l’équipe entre dans la petite épicerie de l’oncle de Théo et de son frère qu’il a recueillis à la mort de leur père. Si le frère de Théo est travailleur et seconde hardiment son oncle dans son affaire, Théo rêve de Shakespeare et de Tchekhov et s’imagine dans un premier rôle dramatique. Il est bien le candidat rêvé pour un pseudo contrat d’acteur qui lui ferait jouer le rôle du Schpountz.

Mais Théo est non seulement naïf mais obstiné dans sa naïveté. Et c’est paradoxalement ce défaut appuyé qui va finalement le sauver.

Quand tout le monde dans son entourage a bien compris qu’on se moquait de lui, quand certains des farceurs viennent même l’avertir du piège dans lequel il est tombé, lui continue à croire en sa bonne étoile et part pousser les portes de la maison de production située bien loin de son lieu de vie, à Montréal.

Avec une multiplication de quiproquos et de malentendus, la rencontre de personnages haut en couleur, comme la productrice impeccablement interprétée par Linda Sorgini, Théo finira par non seulement rencontrer le succès mais l’amour. Il reviendra dans son village un peu comme l’enfant prodigue mais inversé. Celui que son oncle disait non pas « bon à rien mais mauvais à tout », se révélera finalement très bon acteur comique alors qu’il s’imagine interpréter des rôles dramatiques…

Si Le Schpountz québécois n’est ni du Shakespeare ni du Tchekhov, c’est cependant une belle prestation de neuf bons acteurs, joyeux et enlevant, y compris dans les changements de décor en musique auxquels tous contribuent en dansant.

Le Schpountz, du 7 mai au 8 juin 2019 au théâtre du Rideau vert à Montréal
D'après un scénario de / Adaptation de
Marcel Pagnol / Emmanuel Reichenbach
Mise en scène Denise Filiatrault
Information https://www.rideauvert.qc.ca/piece/le-schpountz/
Cet article a aussi été publié sur pieuvre.ca

Coin Marketplace

STEEM 0.26
TRX 0.11
JST 0.032
BTC 63510.75
ETH 3065.54
USDT 1.00
SBD 3.82