Le digital : ami ou ennemi de notre bien-être au travail ?

in #happiness6 years ago (edited)

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Depuis quelques années, les NTIC sont devenues omniprésentes dans notre quotidien et nos vies professionnelles, entraînant de profondes modifications dans notre manière de travailler et dans l’organisation des entreprises. Le digital transforme nos usages, le sens et la qualité de vie au travail. 

Est-il l’ennemi ou l’ami de notre bien-être au travail ?

Les leviers du bien-être au travail : plus de performance et de créativité !

Selon le baromètre "Bien-être et motivation des salariés" de Edenred et Ipsos (2016), 7 employés sur 10 des 15 plus grandes économies mondiales se disent heureux au travail. De plus, 80 % des européens considèrent que le numérique a un impact positif ou neutre sur leur motivation au travail. Parmi les entreprises les plus performantes au monde, on retrouve celles dans lesquelles la qualité de vie au travail est réellement prise en compte : les GAFA. Ces géants du web caracolent en tête des tops des entreprises où il fait bon travailler. 

Mais qu’est-ce que la qualité de vie au travail (ou QVT) ? Il existe trois piliers pour la mesurer :

- Le bonheur subjectif (hédoniste) : l’émotion, le sentiment de bien-être au travail, prendre plaisir à aller travailler, la liberté et l’autonomie, la confiance dans son avenir professionnel et l’opinion positif sur son travail. De nombreuses applications améliorant le QVT voient le jour. C’est le cas de la start-up Never Eat Alone, pour faire de nouvelles rencontres professionnelles, ou encore de Moodwalk qui analyse l’intelligence émotionnelle des employés.

- Le bonheur objectif : L’environnement et les conditions de travail, vos relations avec vos collègues, des tâches claires et définies, un équipement et des moyens matériels adaptés. Le digital nous aide à repenser le temps et l’espace de travail, notamment grâce au télétravail, qui facilite la liberté et le respect entre la vie privée et professionnelle. La mise en place d’objets ou de services connectés s’intègre petit à petit dans notre quotidien et s’adaptent à nos besoins : réservation de salles de réunion ou de matériel en ligne, poser ses congés en deux clics, conciergeries en ligne ect... Demain, l’entreprise connectée vulgarisera les innovations au service du bien-être de ses collaborateurs, tels que le stylo qui enregistre numériquement ce que l’on écrit, ou encore la chaise qui se règle pour soulager le mal de dos, dû à une mauvaise position devant nos écrans.

- Le bonheur psychologique (eudémoniste) : le sens du travail et le sentiment d’utilité, l’attention et la considération que vous portent la hiérarchie et vos pairs, le sentiment de reconnaissance et d’appartenance. L’apport du digital se reflète par la mise en place d’une nouvelle organisation, plus horizontale et collaborative : management participatif, ateliers de co-création et de Design-Thinking, espaces de co-working connectés, création de Lab et de club de veille, capitalisation des connaissances, projets intra-entrepreneuriaux, envoie de sondages pour mesurer la satisfaction des collaborateurs et recueillir leurs idées (tel que le questionnaire Great Place to Work) ect... Le numérique contribue également au partage de l’information et à la transversalité des savoirs, en libérant l’intelligence collective. Le digital libère la parole et offre la possibilité de contribuer à de nombreux projets : les collaborateurs se sentent ainsi plus utiles et épanouis, pouvant s’investir sur des sujets qui les passionnent. 

Quels sont les risques du digital sur la QVT ? 

Véritable sujet de santé public, le digital fait débat. Il semble être nécessaire pour les entreprises de proposer des aménagements spécifiques pour éviter burn-out et mal-être. Repenser les modes de travail en intégrant les évolutions numériques dans une démarche d’amélioration de la santé au travail invite à reconsidérer les conséquences du digital sur le QVT. 

Les pratiques numériques ont provoqués de nombreux changement dans nos comportements : sédentarité, problèmes de poids et de dos, problèmes de vues et exposition constante aux ondes. Le collaborateur subit également une surcharge de travail, une plus forte pression due à l’instantanéité des outils numériques, et se noie dans l’info-obésité. Selon l’Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises : “56 % des utilisateurs du mail consacrent plus de 2h par jour à la gestion de leur boîte et 38 % reçoivent plus de 100 messages par jour”. Des outils parfois intrusifs, qui se sont imposés dans notre quotidien. Quelles solutions ? Des initiatives ont été lancées pour rationaliser l’usage de la messagerie comme l’élaboration d’une charte ou l’institutionnalisation d’une journée sans mail, comme chez l’entreprise Canon depuis 2010. Le droit à la déconnexion, entré en vigueur le 1er janvier 2017, prévoit l’obligation pour les entreprises de plus de 50 salariés de mettre en place des “dispositifs de régulation de l’utilisation des outils numériques”, et d’assurer le respect du temps de repos. L’objectif ? Eviter le stress que procurent les outils numériques (pour 51% des salariés selon l’Ifop) et le «Blurring», le nouveau mal de notre siècle digital : la disparition de la frontière entre vie privée et vie professionnelle. 

Si certains dispositifs peuvent sembler contraignants, comme couper l’accès à sa boîte mail les week-end, c’est aussi aux collaborateurs de s’organiser en interne pour éviter certaines dérives et définir les bonnes pratiques à adopter ensemble. Le constat est rassurant : seul 1 salarié sur 5 considère encore que la digitalisation peut avoir un impact négatif sur son équilibre vie professionnelle/vie personnelle. C’est avant tout la responsabilité de chacun et le respect de ses propres limites qui sont garants du bien-être au travail.

Le QVT à l’ère du digital : quels défis pour les entreprises ?

Dans un contexte économique de plus en plus instable, l’engagement des salariés est au cœur de la performance durable des entreprises. Le QVT est avant tout un enjeu business et de croissance, mais aussi un levier d’engagement majeur et un facteur de productivité.

Le digital apparaît très tôt dans la vie professionnelle, et ceci dès le recrutement. La transformation digitale a introduit de nouveaux outils RH : l’utilisation de la big-data et des mots-clés pour trier les CV (applicant tracking systems), la démocratisation du e-learning, le name-googling (vérification de l’adéquation entre le CV papier et les profils numériques), les réseaux sociaux d’entreprise ou encore les chatbots. Pour attirer de nouveaux collaborateurs, de nouvelles politiques RH voient le jour, avec la mise en place de programmes d’ambassadeurs (aussi appelé Employee Advocacy). Des employés volontaires vont ainsi faire la promotion de la culture d’entreprise et de leur propre expérience sur les réseaux sociaux, en proposant un contenu riche et varié : interviews, articles, vidéos, tweet, photos, stories ect… Le but est de montrer les coulisses de l’entreprise, sans filtre. La marque employeur est bien plus forte quand elle reflète la réalité brute de la culture d’entreprise, et il n’y a pas de meilleurs porte-paroles que ses employés !

Le digital fait partie prenante de notre vie professionnelle et contribue activement à notre bien-être au travail. Le numérique nous permet d’être plus productifs et créatifs, de faire preuve d’initiatives et d’agilité, de contribuer à développer la croissance des entreprises, d’être plus épanouis et de donner du sens à notre travail. Si les outils numériques sont bien maîtrisés et utilisés avec raison, dans le respect de la vie privée de chacun, ils peuvent être de formidables outils et nous aider à développer le QVT.

Sources

http://celsa-rh.com/2015/03/le-digital-ennemi-de-la-qualite-de-vie-au-travail/ https://www.edenred.com/sites/default/files/images/contenu-chaud/presentation-barometre-mai2016-fr.pdf https://siecledigital.fr/2017/07/24/bien-etre-au-travail/ http://www.ifop.com/media/poll/3825-1-study_file.pdf 

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