L'avènement des processeurs libre !

Nous avons tendance à croire que le libre et l'open-source ne s'applique qu'au domaine du logiciel. Pourtant, si nous suivons cette logique, la grande majorité des systèmes informatique, voir l'intégralité de ceux ci, fonctionnent à l'aide de matériels manufacturés qui sont régis par toute une batterie de brevets propriétaires. Appartenant à de grands conglomérats, ces technologies ne permettent en aucun cas le développement de projets amateurs, à plus ou ou moindre échelle, en adéquation avec la philosophie du libre ou de l'open-source. Afin de palier à cette problématique qui limite les droits d'utilisations aux consommateurs, de nombreux projets voient peu à peu le jour dans le but d'ouvrir la conception et la programmation de l'hardware domestique ou professionnelle.

Un encadrement au même titre que les logiciels !

S'appuyant sur les directives de la FSF et de sa célèbre licence libre GPL, la mouvance du matériel libre, en accord avec les différents intervenants, a établi une série des règles définissant le Open Hardware. Il en existe de différentes sortes, avec différentes variantes suivant les usages concernés. Cependant, tous s'accordent sur quatre libertés essentiels qui font office de socle quand à la conception et l'utilisation du matériel en question :

• Liberté 1 : La liberté d'utiliser le produit pour tous les usages.
• Liberté 2 : La liberté d'étudier le fonctionnement du produit (ainsi que des parties logicielles), de réaliser des copies du produit, et de l'adapter à ses besoins.
• Les schémas de fonctionnement du produit, la liste des pièces, ainsi que le plan de montage doivent être disponibles.
• Les parties logicielles doivent aussi être libres.
• Liberté 3 : La liberté de réaliser et de redistribuer des copies du dit produit (ainsi que des parties logicielles), donc d'aider son prochain.
• Liberté 4 : La liberté d'améliorer le produit (ainsi que ses parties logicielles) et de publier ses améliorations, pour en faire profiter toute la communauté.

De cette ligne de conduite, découle plusieurs types de licences différentes :

• La licence matériel libre TAPR : établie par les géniteurs du mouvement open-source (Eric S. Raymond et Bruce Perens), disposant d'un cadre légale et reconnu aux yeux de la loi.

• CERN Open Hardware Licence : Créé par le CERN et utilisé notamment pour la confection de la sonde de calibration Colorhug2 mais aussi (et chose plus étonnant) pour l'élaboration de la Free Beer !

• Hardware Design Public License : écrite par Graham Seaman, administrateur de Opencollector.org.

Cette structure ainsi défini offre donc un cadre propice à l'édification de projets communautaires s'articulant autour de la micro-informatique. Plus généralement, des initiatives se concentrant autour de chipsets ainsi que de processeurs programmables (FPGA) ont vu le jour. Plus qu'une alternative à l'offre du marché, ceci est une véritable révolution qui entreprend de délivrer une technologie bien plus éthique et propice à la contribution de tout à chacun.

OpenSPARC

Avant son rachat par la société Oracle, Sun Microsystems dévoile, en 2006, les sources de fabrication de son processeur maison : SPARC. Basé sur une architecture de type RISC, ce CPU avait pour tache de remplacer les vieillissants Motorolla 68000 utilisé sur les stations de travail SUN-3. Ce projet de matériel informatique libre démarra en décembre 2005 avec la publication publique de la description du système logique, donnant ainsi naissance à l'UltraSPARC T1 quelques mois plus tard. S'en est suivi d'une version revu et corrigé avec l'UltraSPARC T2 comportant jusqu'à 8 coeurs et 64 Threads ! Essentiellement réservé au marché des serveurs, cette gamme de processeurs intégra la licence GPL.

http://www.oracle.com/technetwork/systems/opensparc/index.html

OpenRISC

Proposé par la communauté OpenCores, le projet OpenRISC a pour vocation de développer des processeurs de type RISC à l'intention du marché grand public. L'implémentation de cette technologie se centre autour de l'utilisation d'un FPGA qui octroie la possibilité de modifier l'architecture à tout moment. A tendance éducative, le processeur est supporté officiellement par le noyau Linux, dès la version 3.11 publié en 2011. On retrouve dans son jeu d'instruction la présence par défaut du GNU toolchain, gérant la compilation d'outils programmé en langage C.

https://opencores.org/?do=project&who=or1k&page=openrisc%201200

RISC-V / LowRISC

Sans doute le projet le plus ambitieux et également le plus suivi, RISC-V est une architecture disposant de jeux d'instructions 64 bits entièrement libre. Originellement élaboré par la division information de l'université de Berkeley, RISC-V fut l'objet de bien d’expérimentations jusqu'à devenir compatible avec la virtualisation Qemu. Cette nouvelle survenu durant cette année permet d'entrevoir la possibilité éventuel d'utiliser cette architecture à des fins d'utilisations personnels, tels que l'installation et l'utilisation d'un système d'exploitation compatible.

LowRISC est le nom de code du portage sur ASIC ou FPGA de la technologie RISC-V. Initiative dirigé par Robert Mullins , co-fondateur du Raspberry Pi, celle ci prévoit de proposer une solution de micros-ordinateurs à faible coût, non seulement pour le consommateur mais aussi à destination des constructeurs tiers !

https://www.lowrisc.org/

Le marché du hardware va t'il prochainement changé au profit du libre ? Rien n'est sure pour l'instant. Toujours est il qu'il s'agit la d'une sacré avancé allant dans le sens des utilisateurs. Affaire à suivre !

Liens utiles et sources :

• Page wikipédia sur le matériel libre : https://fr.wikipedia.org/wiki/Matériel_libre
• En savoir plus sur OpenSPARC : http://www.oracle.com/technetwork/systems/opensparc/opensparc-overview-1562924.html
• Licence TAPR : https://www.tapr.org/ohl.html
• Fondation RISC-V : https://riscv.org/